
militaria de 1914 à 1945
Les brassards des Forces Françaises de l’Intérieur (F.F.I.) comme beaucoup de choses qui leurs sont rattachées, sont sujets à débats. En effet, il existe une telle variété dans les formes, les tissus, les tampons, le système d’attache ou encore les emblèmes utilisés qu’il est parfois difficile de savoir ce qui relève de la fabrication artisanale d’époque ou du bidouillage récent ! On y retrouve parfois des matricules, des tampons de villes, des inscriptions cousues, peintes ou imprimées.
Certains modèles sont établis et référencés car fabriqués à grande échelle ou de manière industrielle tel le modèle de Londres, d’Alger ou encore d’Épernay. Ceux ci peuvent facilement se comparer à des modèles existants : matériaux, fils, qualité du textile, tampons… Mais dans une parti des cas, les brassards sont des modèles « uniques » ou du moins il existe une telle quantité de variantes que trouver un exemplaire comparable est parfois difficile au vu du nombres de groupes s’étant créés à la mi 1944. Ma grand-mère, témoin de la libération de la capitale parlait de « fleuraison de FFI dans Paris ».
D’ailleurs, dès la fin de la guerre, une commission sera chargée d’étudier les dossiers de ceux prétendant ( à tord ou à raison) au titre de combattant F.F.I. . Ces échanges enter l’administration militaire et les demandeurs sont encore accessibles aujourd’hui au Service Historique de la Défense à Vincennes. Chaque homme devait prouver ses actions militaires par des témoignages, des documents et certifier sur l’honneur de son engagement.
En somme, contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, le brassard du « résistant » n’est pas qu’un simple tissu tricolore avec ces 3 lettres qui ont forgées l’imaginaire collectif.
L’exemplaire présenté ici est un modèle pour les F.F.I.A. , donc pour la région Alsacienne. Le but de la création des Forces Françaises de l’Intérieur en 1944 est de regrouper les divers réseaux de résistance éparpillés aux 4 coins de la France. L’idée est aussi de gommer les luttes de pouvoir internes et les différents d’ordres politique qui sapent les organisations de la résistance comme de Vichy. Ces F.F.I.A. , placés sous les ordres du général Koenig, sont faiblement équipés ce qui empêche de grandes actions de sabotage ou de guérilla avant l’arrivée des alliés à la frontière alsacienne. L’ordre est d’ailleurs donné en Août 44 par l’état major de Koenig lui-même de rester sur place et d’attendre l’arrivée de l’armée régulière pour toute opération. On peut également penser que le massacre des volontaires du G.M.A. Vosges en septembre 1944 a ralenti les hardeurs combatives de certains F.F.I. .
Lettre adressée par le comte Pierre de Leusse aux réfractaires alsaciens en Suisse et témoigant de la situation des F.F.I.A. (daté du 21 août 1944)

Pour autant, ces hommes seront très utiles et participeront à la campagne d’Alsace en gênant les communications ennemies et l’approvisionnement, en pratiquant de la désinformation, en guidant les troupes à travers la campagne alsacienne et également par des actions de guérilla destinés à faire paniquer l’occupant qui doit ainsi gérer un front intérieur. Avec l’avancée de l’armée régulière, les F.F.I. de toutes les régions sont progressivement intégrés dans dans celle ci afin de leur donner un vrai cadre et un vrai entraînement militaire mais aussi pour éviter qu’une armée intérieur ne se lève et fasse un coup d’état ! Enfin, après la campagne d’Alsace, les F.F.I.A. assurent la sécurité et font des tours de garde dans la région, le brassard faisant autorité.
Le brassard est ici fabriqué en 3 parties formant ainsi le Tricolore. Le tissu est assez fin et de bonne facture. On retrouve deux Croix de Lorraine de part et d’autre d’un tampon F.F.I.A. portant l’emblème de Mulhouse, ce qui permet d’identifier de façon certaine l’origine du brassard.
Un exemplaire identique est visible au « musée de la Résistance en ligne » :
http://museedelaresistanceenligne.org/media7776-Brassard-des-FFIA-de-Mulhouse
Presse pour la fabrication des brassards « Epernay » :
http://museedelaresistanceenligne.org/media7800-Machine-A#fiche-tab
Quelques brassards F.F.I. :
F.F.I.A. à Mulhouse escortant des prisonniers allemands dans la caserne de Coehorn début décembre 1944

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Le tampon du brassard est difficilement lisible, mais voici ce à quoi il ressemble :
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Ici l'exemplaire du "Musée de la Résistance en ligne" :

Carte d'appartenance aux F.F.I.A. ici pour la section Masevaux
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