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Issu de l'article paru dans Uniformes Magazine n° 334

http://uniformes-mag.com/

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Ernst (ou Ernest en Français) Weibel est né en novembre 1920 à Weitbruch près d’Haguenau dans le Bas Rhin, et est alors marié à Marine Gross. Peintre de profession, il vit dans cette Alsace devenue annexe du Reich en 1940. Après avoir instauré le RAD à la fin de l’année 1941, l’été 42 marquera durablement les Alsaciens et Mosellans. Les Gauleiter instaurent en août le service militaire obligatoire. Ernst est ainsi appelé, fin août 1944. Il a probablement profité d’un retard d’appel (peut-être du fait de sa petite taille : 1.50m) car la classe 1920 est engagée dès janvier 1943.

Dirigé vers Königsbrück en Saxe, il est intégré à l’Aufklärungs-Ersatz-und-Ausbildungs-Abteilung 10. Le reiter (cavalier) Ernst y reçoit son instruction militaire. Après 3 mois d’exercices, le soldat part pour la Norvège (cf. le bon de transport sur la première page du livret). Il est immédiatement placé dans la compagnie d’instruction du Grenadier Regiment 862 de la 274. Infanterie Division. Celle ci est installé sur la côte sud ouest du pays, chargée de la protection des côtes.

 

Fin novembre, il est transféré dans l’unité anti-char rattachée à la division : le Heeres Panzerjäger Abteilung 463.

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Le Panzerjäger Abteilung 463 est formé en septembre 1940 en Norvège. A partir de 1942, le bataillon est installé à Brusand  dans la pointe sud ouest du pays. Le 463ème bataillon anti-char est divisé en 3 compagnie plus une de commandement avec une section de transmission. Si l’unité est motorisée, son armement est peu efficace. Les quelques centaines de landser ont pour arme principale 36 PaK 36 . Ces canons anti-char de calibre 3,7 cm, qui ont une cadence de tir élevée, se révèlent rapidement inefficaces face à des chars lourdement blindés. Les troupes de Norvège, front assez secondaire pour l'Etat-Major sont doté de maigres moyens. En novembre 1943, le bataillon compte un peu plus de 400 soldats.

Malgré que l’unité soit jugée de catégorie 1 (soit apte à des actions offensives sans restriction), le commandant alerte sur la faible valeur des 3,7cm qui devrait être remplacer !

En février 44, 24 PaK 36 de l’Abteilung sont remplacés par 18 PaK 40 de 7,5 cm pour équiper l’équivalent de 2 compagnie, la 3ème étant pourvue de 5cm. L’augmentation du poids du matériel et du nombre de servants par canon (8 pour un 7,5 cm contre 5 pour un 3,7) créé un besoin en véhicule de tractage, il faut reclasser le bataillon d’anti-chars légers en anti-chars moyens afin de percevoir tout l’équipement nécessaire. Un renfort de 118 hommes de troupe arrive le 25 mai 44, portant l’effectif total à 564 jäger. Les soldats restent confiants malgré la tournure de la guerre. Les entraînement au tir et l’instruction des recrues se poursuit sans perturbations.

Le Reiter Weibel commence son instruction au PaK à la fin de l’année 1944. Il reçoit également son fusil et son équipement : sac à pain, cartouchière, casque, bidon, gamelle, rücksack, masque à gaz, manteau… Le climat est assez doux dans la région.

Le plus gros soucis de l’unité est clairement le manque de carburant qui réduit les possibilités de manœuvres. Des canons canons norvégiens de 7,5cm arrivent en janvier 45 sûrement pour remplacer les 5 cm, cependant, ceux ci sont mal accueillis en raison de leur faible champ de vision et cadence de tir.

L’angoisse commence à s’emparer de la troupe après le début de l'offensive des Ardennes. Les soldats sont trop loin du Reich et de leur proches, isolés sur la côte norvégienne, impuissants. Les soldats veulent se battre et sont maintenant suffisamment entraînés, armés, et dotés en véhicules. Certains sont transférés sur leur demande sur le front Est ou Ouest. A la capitulation, le 70ème Corps d’Armée de la 20ème Armée de Montagne est debout, toujours doté de capacités offensives. Rien que le LXX. Armee Korp compte encore 30 000 hommes qui sont laissés, presque abandonnés par le haut commandement.

Les troupes allemandes se rendent aux Norvégiens et britanniques et restent sur le territoire durant plusieurs mois, toujours en unité. Il y a en effet peu de troupes alliées pour s’occuper des prisonniers de guerres allemands dans le pays ce qui leur laisse une certaine autonomie. Des décorations sont toujours attribuées, et ce jusqu'en juillet 45 (!), nottament le Lapplanschield.

Ernest rentre probablement dans sa famille à la fin des hostilités. 

Sources (partielles) :

Organisation des forces allemandes en Norvège :

http://www.okh.it/battaglie/Oob/oob430707.htm

http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/ArmeenGeb/20GebArmee.htm

Position du bataillon à Brusand :

http://www.kystfort.com/forum/viewtopic.php?f=31&t=6434

https://www.geocaching.com/geocache/GC322Q8_ornakula-krigsminne?guid=c6648e29-484e-4a7c-8b74-7d81facec12a

Origine et dotation du bataillon :

https://www.dws.org.pl/viewtopic.php?f=56&t=1578&st=0&sk=t&sd=a&sid=2c05ef462bbf493864d494804456387a&start=100

http://users.skynet.be/niemacks_place/OOB/Heer/Panzer%20Formations/Panzer%20Abteilungen/Panzerjager%20Abteilungen/WH%20PzJag%20Abt%20Main.htm#463

http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/Divisionseinheiten/IDEinheiten199-R.htm#Panzerj

http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/PanzerabwAbtErs/PanzerabwAbtErs5-R.htm

 

rapports du bataillon :

https://www.forum-der-wehrmacht.de/index.php?thread/14672-zustandsberichte-gepanzerter-verb%C3%A4nde-1943-1945-teil-ii/&pageNo=1

 

274 Infanterie Division :

https://forum.axishistory.com/viewtopic.php?t=2038

https://www.forum-der-wehrmacht.de/index.php?thread/30508-274-infanterie-division/

La page de droite est typique des soldbücher de Norvège. Daté de juillet 1945, elle certifie aux alliés que les informations du livret sont exactes. La page est signée par le commandant.  Ces informations sont parfois manuscrites et se rencontrent également sur le Wehrpaß. Sous le portrait est placé un bon de transport vers la Norvège, daté de novembre 1944.

Le portrait montre Ernst en feldbluse avec, chose intéressante, des passants d'épaule de son unité d'instruction portant le numéro "10".

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Sur la page 4 on retrouve la liste des unités dans lesquelles Ernest Weibel est passé. La page 5 présente les coordonnées de la personne à prévenir si le soldat venait à être blessé ou tué, ici il s'agit de sa femme, restée en Alsace.

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Les perceptions d'équipement sont inscrites en page 6/7. On voit ici que Ernst Weibel a reçu des pièces d'équipement jusqu'en juillet 45 (ou du moins, les éléments déjà perçus sont confirmés). Aucun vêtement contre le froid n'est répertorié, les jäger étant dans la pointe sud de la Norvège, avec un climat plus tempéré.

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