Mémoire de Guerres

Voici un sac à dos dit « tropical » vraisemblablement de la Kriegsmarine (même si certains l’attribuent à la luftwaffe).

Le sac est réalisé en toile brune assez fine, les sangles quant à elles sont en toile plus épaisse (webbing) et la partie bouclerie est en aluminium. Dans la poche principale, on retrouve un compartiment pour ranger ses vêtements, identique à celui des Tornister. Sur les côtés du sac, deux paires de passants afin d'accrocher une zeltbahn. Au dos, deux sangles permettent le port du sac et deux contre sanglons supplémentaires (ici absentes comme souvent) s’accrochent sur le devant aux anneaux des cartouchières. A l’intérieur, on retrouve le marquage du fabricant : "LUNESCHLUSS" "SOLINGEN" "1942". La date laisse supposer que ce type de sac aurait put être utilisé en Afrique mais aucun document ou photo ne permet à ce jour d'étayer ces suppositions.

Le rucksac a été ramené en 1945 par un Français de Loire Inférieur de son séjour au STO. Le Service du Travail Obligatoire, instauré début 43 en France envoie de force plus de 600 000 citoyens travailler en Allemagne. Cette loi fait suite à l’échec de la « Relève » mise en place par Vichy où pour 3 ouvriers qualifiés volontaires pour travailler en Allemagne, 1 prisonnier était rendu à sa famille. Le STO restera dans la mémoire collective comme un traumatisme enfouie,  les conditions de vie et de travail étaient rudes, l’encadrement sévère et les bombardements des usines par les alliés fréquents. Environ 5% des appelés n’en sont pas revenus. Les réfractaires eux, se cachent dans les maquis qui apparaissent bientôt un peu partout sur le territoire français. A la libération, les français rejoignent petit à petit leur contrée natale.

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Le déporté du travail a inscrit son nom au dos du sac « J. Paquet »